Renforcer le secteur canadien de la défense et de la sécurité avec un nouveau protocole d'entente entre le CNRC et le MDN

- Ottawa, Ontario

Les masques à gaz utilisés pour la première fois pendant la Première Guerre mondiale, les émetteurs-récepteurs portatifs qui ont facilité les communications au cours de la Seconde Guerre mondiale, le turbopropulseur qui demeure à ce jour l'un des moteurs d'avion les plus fiables et les plus vendus de l'histoire et les véhicules blindés Stryker qui protègent les troupes sur les champs de bataille partout dans le monde ne sont qu'un mince échantillon des innovations conjointes du CNRC et du MDN qui ont transformé l'industrie militaire au Canada et à l'étranger.


Le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et l'un de ses plus importants collaborateurs, le ministère de la Défense nationale du Canada (MDN), ont signé le 22 novembre 2021 un protocole d'entente évolutif. Le renouvellement de ce protocole d'entente vient renforcer une collaboration de longue date entre les 2 organisations en plus d'accélérer l'innovation et le développement de technologies, les activités de fabrication au Canada, la croissance des chaînes d'approvisionnement ainsi que les exportations du secteur de la défense et de la sécurité. L'armée a souvent été un adopteur précoce des nouvelles technologies.

« Le renouvellement de ce protocole d'entente dénote la ferme volonté du MDN de maintenir sa relation avec le CNRC pour mieux soutenir les capacités du Canada dans le secteur militaire et le potentiel industriel connexe du Canada, dans un contexte où les menaces évoluent rapidement et où la science et la technologie se mondialisent de plus en plus. »

M. Jaspinder Komal, sous-ministre adjoint responsable de Recherche et développement pour la défense Canada (RDDC), l'organisation scientifique et technologique du MDN

Une collaboration porteuse de succès

Ces 5 dernières années seulement, le CNRC et le MDN, ainsi que différentes organisations du portefeuille de la défense dont RDDC, Acquisition de matériel du MDN, et l'Aviation royale canadienne (ARC) ont mené en collaboration plus de 800 projets et publié conjointement plus de 60 articles scientifiques et techniques. Ces travaux ont été rendus possibles par les capacités dont dispose le CNRC dans plusieurs de ses 14 centres de recherche et ils ont été louangés à l'échelle internationale en plus de susciter l'intérêt de nouveaux partenaires. Ensemble, les partenaires ont développé des solutions de soutien aux opérations aériennes, terrestres et maritimes qui ont accru l'efficience, la sécurité et la longévité des véhicules sans parler d'améliorer les conditions de travail et de vie des troupes, et de réduire l'empreinte environnementale du MDN. Voici quelques exemples :

  • amélioration du rendement et réduction des coûts d'exploitation des véhicules aériens;
  • amélioration du rendement des navires et des sous-marins;
  • approfondissement de l'analyse de données significatives susceptibles de donner lieu à des actions;
  • amélioration de l'efficacité et du rendement des systèmes de blindage;
  • prolongation de la durée de vie utile des véhicules et accroissement de l'efficience du parc de véhicules terrestres;
  • amélioration de la sécurité des infrastructures et des immeubles d'importance critique;
  • développement d'outils et de technologies pour les missions de recherche et sauvetage.

Voici quelques exemples récents d'histoires de réussite et de projets prometteurs à court terme :

  • Au moyen de capteurs très évolués, d'algorithmes de pointe et de technologies d'intelligence artificielle (IA), le Centre de recherche en aérospatiale travaille actuellement en partenariat avec le MDN au développement d'un système de pilotage entièrement autonome, y compris au décollage et à l'atterrissage, qui pourrait être utilisé dans le cadre de missions dangereuses pour la sécurité d'un pilote humain. Le CNRC est un précurseur dans le développement de systèmes de pilotage autonome au Canada et se prépare à appuyer ce nouvel écosystème en lançant le projet de création du nouvel aéronef autonome « X » d'ici trois ans.
  • Depuis 1989, le Centre de recherche en aérospatiale mène par ailleurs un important programme qui vise à prolonger la vie utile structurelle de la flotte d'avions de combat à réaction CF-18 de l'Aviation royale canadienne (ARC) tout en assurant leur sécurité en vol. Ce programme est essentiel au maintien de l'état de préparation opérationnelle des avions et à la réduction considérable des coûts d'entretien et de remplacement. Ce partenariat a mené aux projets en cours de validation et d'homologation de la prolongation de vie utile des CF-18 jusqu'en 2032 au moins afin d'en maintenir la capacité opérationnelle. Cette collaboration entre le CNRC et l'ARC appuie aussi directement des clients du secteur privé canadien, dont L3 Harris, et des partenariats avec d'importants alliés militaires internationaux.
  • Une technologie de rupture du Centre de recherche sur l'automobile et les transports de surface intégrée à des véhicules autonomes est maintenant devenue essentielle aux communications du MDN sur le terrain et par satellite. Ainsi, les solutions de détection et de télémétrie par ondes lumineuses (LiDAR) arrivent à prévoir les vibrations auxquelles les véhicules lourds seront soumis sur des terrains inconnus et en montrent les effets sur les passagers et sur la technologie embarquée.
  • Le Centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial a aidé le MDN à construire et à déployer un nouveau système de pilotage automatique pour les sous-marins qui corrige et compense automatiquement la trajectoire du sous-marin dans l'eau. Les capacités de modélisation diversifiées du CNRC sont idéales pour évaluer ce système de pilotage automatique bonifié.
  • Les chercheurs du CNRC spécialisés dans les technologies numériques collaborent avec RDDC à l'utilisation de l'IA, de l'analytique des données, de l'imagerie et de la 3D dans d'innombrables applications. L'IA peut notamment servir dans les systèmes d'imagerie multispectrale à couverture étendue, dans la détection des drones, dans les appareils de vision nocturne de la nouvelle génération et dans la détection des défaillances des systèmes à bord des navires.
  • En collaboration avec le Centre de recherche sur l'automobile et les transports de surface, le Centre de recherche sur les technologies de sécurité et de rupture contribue au développement de la prochaine génération de matériaux multifonctionnels et de protection destinés aux militaires et premiers répondants. Ces matériaux seront plus légers, plus robustes et plus résistants que leurs équivalents actuels tout en possédant des capacités de détection, de blindage antiparasite (parasite électromagnétique), de résistance au feu supérieures et d'autres fonctions utiles qui en réduiront le poids et la complexité tout en augmentant la performance des systèmes de défense et de sécurité.
  • Le Centre de recherche en construction appuie le MDN en l'aidant à atteindre ses cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) par l'exécution de projets assortis de mesures d'économie d'énergie et de réduction des coûts et le recours à des technologies intelligentes de conception et d'utilisation des nouveaux immeubles. Le Centre de recherche sur l'énergie, les mines et l'environnement collabore aussi avec le MDN à l'exécution du projet de microréseaux améliorés : objectif de carboneutralité dans l'Arctique (projet AMAZE) dont l'objectif consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre des activités de l'administration fédérale :
    • de 40 % d'ici à 2030 (avec la volonté d'atteindre cet objectif dès 2025);
    • de 80 % d'ici à 2050 par rapport au niveau de 2005 (tout en aspirant à la carboneutralité avant cette date).

Recherche tournée vers l'avenir dans le secteur de la défense et de la sécurité

Le MDN et le CNRC investiront sous peu conjointement dans la recherche sur des systèmes de cybersécurité quantique qui s'appuie sur des technologies comme les communications quantiques et la détection quantique. « Cette collaboration stratégique permettra de mettre en commun nos forces respectives pour le plus grand avantage de l'innovation et de la technologie dans le secteur de la défense tout en développant simultanément le personnel hautement qualifié nécessaire pour soutenir ce domaine en émergence », déclare Geneviève Tanguay, vice-présidente, Technologies émergentes au CNRC, et responsable de l'accord au sein de la direction du CNRC.

« Le renouvellement de cet accord de 25 ans réitère l'importance d'assurer la pérennité de nos capacités stratégiques de défense nationale au moment où des innovations particulièrement perturbatrices comme l'informatique quantique et l'intelligence artificielle s'imposent comme des éléments différenciateurs clés dans plusieurs pays. S'appuyant sur plus de 100 années de collaboration, le partenariat stratégique entre le CNRC et le MDN deviendra encore plus crucial pour les forces qui assurent la défense du Canada, pour le secteur canadien de la défense et de la sécurité, et pour les Canadiens. »

Iain Stewart, président du CNRC

« RDDC continuera de collaborer avec le CNRC dans les domaines où l'excellence scientifique repose sur les forces respectives de chacun des partenaires pour le plus grand bénéfice de la Stratégie S-T pour la défense et la sécurité du MDN. »

Guy Vézina, directeur général, Partenariats stratégiques en R-D à RDDC