Dans les coulisses de la science : le périple de Jennifer Littlejohns

- Ottawa, Ontario

Dre. Jennifer Littlejohns

Franche et amicale, Jennifer Littlejohns n'hésitera pas une seconde à vous parler d'ingénierie. Cette femme pétillante et dynamique encourage d'ailleurs les jeunes, et les jeunes filles plus encore, à se lancer dans la science. Le périple qui l'a conduite au poste d'agente du Conseil de recherches et de responsable technique du programme Systèmes de bioénergie pour des applications stationnaires viables au Centre de recherche sur l'énergie, les mines et l'environnement (EME) d'Ottawa, ne manque pas d'intérêt, car il témoigne de sa passion pour le génie chimique et l'environnement.

Utiliser la science pour combattre le changement climatique captive Jennifer depuis toujours. Elle commence par effectuer un baccalauréat en génie à l'Université de Guelph, où elle étudie le génie biologique en se concentrant sur l'ingénierie de bioprocédés, telle la production d'hydrogène à partir des résidus brassicoles, un combustible renouvelable. Dans le cadre du programme d'alternance travail-études, elle entreprend de nombreux stages dans divers domaines, notamment la détection des composés pharmaceutiques et des produits de soins naturels dans l'eau potable ou le dépistage des contaminants chez les poissons ou dans les brasseries. Elle prend alors conscience de sa passion pour la recherche et décide d'entamer des études supérieures en génie chimique à l'Université Queen's, où elle décroche son doctorat en mettant au point un épurateur biologique pour traiter les résidus de gaz industriels. Elle entre chez Iogen Energy, y poursuit des recherches sur la transformation des déchets agricoles en biocarburant pour les transports, puis passe chez Abbott Point of Care, où elle perfectionne les bioprocédés servant à fabriquer les biocapteurs. Au CNRC, ses travaux continuent dans la veine de l'énergie propre et de l'environnement, car elle s'efforce d'y convertir la biomasse en chaleur et en électricité grâce à un procédé thermochimique.

« Au départ, notre équipe d'ingénieurs en mécanique s'intéressait aux moteurs à combustion interne. Lorsque le CNRC a commencé à concentrer ses efforts sur la bioénergie, nous avons réalisé que notre expérience en génie chimique laissait à désirer », explique Stuart Neill, responsable technique du programme Compatibilité des biocarburants et des centrales électriques, au Centre de recherche d'EME d'Ottawa. « L'expertise de Jennifer, qui a travaillé dans des usines pilotes et a fait évoluer des procédés, était exactement ce qu'il nous fallait. Sa passion pour la bioénergie nous a immédiatement sauté aux yeux et l'étendue de ses connaissances sur les diverses facettes du sujet est immense. »

L'énergie propre est un sujet à la mode de nos jours. Toutefois, contrairement à l'énergie éolienne et à l'énergie solaire, il reste beaucoup à apprendre sur les biocarburants, principalement parce qu'ils ne sont pas autant sous l'oeil du public. Le gaz de synthèse, par exemple, est un biocarburant issu de la biomasse. On s'en sert pour produire de la bioénergie. En plus des produits et résidus provenant de la biomasse forestière, on peut utiliser le bois résiduel, comme celui récupéré sur les chantiers de construction et les sites de démolition, pour obtenir du gaz de synthèse par gazéification. Ensuite, le gaz alimente un moteur qui produit chaleur et/ou électricité. De cette façon, un kilo de bois engendre un kilowattheure d'énergie, une quantité d'énergie suffisante pour garder une ampoule à incandescence allumée quinze heures. Comme l'exploitation forestière figure parmi les plus grandes industries du Canada, le gaz de synthèse est une solution de rechange viable au combustible diesel dans les communautés éloignées. L'un des principaux obstacles consiste à créer un gazogène d'une taille qui conviendra à chacun. En effet, la biomasse varie considérablement d'un lot à l'autre. Il faut donc mettre au point un système aussi fiable qu'adaptable pour produire la bioénergie.

« Le génie est une passion pour moi. Et devenir ingénieur, c'est choisir une profession qui ouvre d'incroyables horizons, car il est possible de mettre en application ses connaissances scientifiques et de s'attaquer à un problème précis sans pour autant perdre de vue le tableau général. Quand je suis arrivée au CNRC, il y a trois ans, je me suis tout de suite sentie à ma place. Je savais que j'entrais dans une équipe qui veut faire partie de la solution à ce que je crois être le principal enjeu planétaire : le changement climatique. Nous entrons dans l'ère des biocarburants et de la bioénergie. Y prendre part est palpitant », conclut Dre. Littlejohns.

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