Du concept à la mise en marché : le CNRC et E2IP collaborent pour innover

Depuis 10 ans, le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et e₂ip technologies, une entreprise montréalaise spécialisée dans l'électronique imprimable, coopèrent afin de rendre des objets de tous les jours plus intelligents pour enrichir le quotidien. Grâce aux encres moléculaires qu'ils ont brevetées, les 2 partenaires impriment des circuits électroniques et des capteurs sur de minces feuilles de plastique qu'ensuite ils moulent et surmoulent, incorporant des composants électroniques fonctionnels au matériau qui leur sert de substrat pour créer des « Surfaces structurelles intelligentes^MC ». Une technique de fabrication unique, brevetée par les 2 partenaires également et recourant au moulage par injection et réaction, a elle aussi servi à concevoir des « pièces intelligentes » (la marque de commerce SmartParts).

Les « Surfaces structurelles intelligentes^MC » conviennent à diverses applications, et on s'attend à ce qu'elles bouleversent la conception et la fabrication des interfaces opérateur-machine dans les secteurs de l'électronique grand public, des électroménagers, ainsi que des applications destinées à la médecine, à l'automobile et à l'aéronautique. Le tout premier prototype issu de cette technologie, baptisé Avatar, consistait en une console pour les sièges de première classe des avions de luxe. Grâce à elle, le passager règle le son, l'image, le système Bluetooth et d'autres fonctions en touchant simplement du doigt les commandes intégrées à l'accoudoir.

Une variante de cette console, plus perfectionnée, intègre désormais des fonctions plus avancées comme le chauffage radiant, la canalisation de la lumière et un plus grand nombre de DEL. On lui a aussi refait une beauté et en a rehaussé l'ergonomie tout en rendant ses fonctions intuitives. Le nouvel accoudoir est destiné à diverses applications dans des domaines comme les appareils médicaux, les électroménagers, l'automobile et l'électronique grand public.

Augmenter la mise

Depuis sa création, la technologie SmartParts^MC a décroché plusieurs prix, notamment ceux qui suivent :

• le prix Crystal Cabin à l'Aircraft Interiors Expo (AIX) dans la catégorie « matériaux et pièces », en 2020;
• le prix « innovation en recherche » d'IntelliFLEX au Symposium canadien de l'électronique imprimable de 2021;
• un prix pour réalisation exceptionnelle du CNRC en 2021;
• le prix pour réalisation en propriété intellectuelle du CNRC de 2021;
• le prix d'innovation de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec (ADRIQ),dans la catégorie « partenariats », en 2021.

La nouvelle technologie pourrait révolutionner les surfaces qu'on touche tous les jours dans la vie et simplifier la manière dont chacun interagit avec son environnement physique. Avec le concours des centres de recherche sur les technologies de sécurité et de rupture et sur l'automobile et les transports de surface, du CNRC, assistés de l'équipe de soutien à la propriété intellectuelle du PARI CNRC, e₂ip a récemment franchi le cap des 120 millions de dollars en investissement qui lui permettra de financer le passage du projet à la phase de production.

Ces fonds aideront l'entreprise à prendre plus vite de l'expansion et à amener la technologie de l'échelle réduite à la production industrielle en vue de sa commercialisation. S'ils ont pu être réunis, c'est en partie grâce au modèle unique de partage de la propriété intellectuelle mis en place par le CNRC et e₂ip. Pour acquérir la propriété intellectuelle liée au projet, les technologies, les matériaux et les procédés ont nécessité au-delà de 80 demandes de brevet dans 11 familles de brevets.

Mieux protégée est leur propriété intellectuelle, plus facilement les entreprises canadiennes pourront-elles grandir et rester compétitives face aux géants de l'industrie. En outre, un portefeuille de brevets solide contribuera à attirer et à sécuriser de l'aide et des fonds, ainsi qu'en témoigne le succès remporté par e₂ip.

Planifier l'avenir

Grâce à l'expertise en recherche-développement (R-D) et à la propriété intellectuelle que lui a procurées le CNRC au fil des ans, mais aussi au soutien dispensé par divers collaborateurs, e₂ip a pu investir dans ses propres installations et sa chaîne de fabrication, ce qui a permis à l'entreprise de changer son modèle d'affaires pour un autre, bien à elle. Avec des plans qui prévoient l'agrandissement de ses installations, l'essai d'équipement et le lancement d'une chaîne de production, e₂ip espère mettre en place ce modèle ambitieux d'ici décembre 2024. Dans l'intervalle, l'objectif principal du CNRC pour la phase suivante du projet consiste à amener la technologie au niveau précommercial, ce qui suppose ce qui suit :

• développer un procédé de fabrication plus évolué;
• élargir l'automatisation;
• perfectionner un outil de contrôle de la qualité en rehaussant sa précision;
• imaginer un nouveau démonstrateur pour la technologie.

« Notre partenariat avec le CNRC nous donne un accès unique aux meilleurs scientifiques et installations de la planète. Les équipes du CNRC figurent au cœur même de notre feuille de route en matière d'innovation. Pouvoir travailler avec des gens aussi passionnés que les employés du CNRC est à la fois un privilège et une incroyable source de fierté », affirme Éric Saint-Jacques, président-directeur général d'e₂ip technologies. « Ensemble, nous engendrons des possibilités qui devraient réduire de manière radicale l'empreinte écologique des leaders du marché mondial dans les secteurs de l'automobile, de l'aérospatiale, de la médecine, des électroménagers et de l'industrie, en général. Ces leaders sont d'ailleurs en train d'intégrer les technologies à la base de nos « Surfaces structurelles intelligentesMD » et de nos SmartParts^MC à leurs chaînes de fabrication, ce qui aboutira à des interfaces utilisateur plus simples, moins coûteuses et plus durables par lesquelles se démarqueront leurs produits, dont l'empreinte écologique se trouvera par la même occasion allégée. »

« Nous sommes enchantés de collaborer avec l'équipe pour aider e₂ip à atteindre ses buts », ajoute Paul Trudeau, chercheur principal au Centre de recherche sur l'automobile et les transports de surface du CNRC. « Nous attendons avec impatience d'amorcer la nouvelle étape du transfert de la technologie, notamment en introduisant de nouvelles méthodes d'automatisation et en conférant plus de robustesse à la nouvelle technologie. »

Les travaux de R-D se poursuivront à e₂ip et au CNRC. Ce dernier prendra les devants en perfectionnant et en faisant progresser le procédé chimique à l'origine de l'encre moléculaire, de même que l'industrialisation du procédé de fabrication des pièces intelligentes. Entre-temps, e₂ip commencera à aménager une chaîne de fabrication complète dans ses installations montréalaises, comme elle l'a planifié. Une fois achevée, l'installation d'e₂ip deviendra le principal centre de production qui alimentera la commercialisation, mettra la technologie en vedette auprès de la clientèle extérieure et, au bout du compte, créera des possibilités d'emploi pour les Canadiens et les Canadiennes. »

Les équipes du CNRC en recherche, affaires et propriété intellectuelle n'ont cessé d'épauler e₂ip depuis le départ en aidant l'entreprise à bâtir cette technologie et son portefeuille de propriété intellectuelle, et ainsi créer, fabriquer puis mettre en marché des produits qui changeront la façon dont l'être humain interagit avec l'environnement qui l'entoure à l'avenir. Un travail aussi novateur aurait été irréalisable sans le soutien financier du Pôle de recherche et d'innovation en matériaux avancés du Québec (PRIMA Québec) lors des étapes du développement et de l'application, ainsi que du prototypage des pièces intelligentes surmoulées. « Faciliter la collaboration en innovation afin que les entreprises puissent innover davantage par la recherche est inscrit dans l'ADN de PRIMA Québec. Les liens qu'ont noués e₂ip et le CNRC illustrent à merveille ce que nous cherchons et avons réussi à atteindre », conclut Marie-Pierre Ippersiel, présidente et directrice générale de PRIMA Québec.